Selon une étude de la World Weather Attribution, les pluies diluviennes et les inondations, comme celles qui ont frappé la Rhénanie en Allemagne et la Belgique, ont plus de risque de se produire, à cause du changement climatique.
Une maison endommagée sur les rives de la rivière Ahr, dans le district d'Ahrweiler, dans l'ouest de l'Allemagne, le 28 juillet 2021, des semaines après que de fortes pluies et des inondations. © AFP / Sascha Schuermann
C’est une énième alerte sur les conséquences du changement climatique. Une équipe de 39 chercheurs, des climatologues du monde entier, s’est penchée sur les inondations en Allemagne et en Belgique entre le 12 et 15 juillet. Elles ont provoqué 220 décès et des dommages considérables : des maisons réduites en gravât par les eaux, des crues soudaines, des routes coupées, des familles à reloger.
Plus de 90 mm de pluie sont tombés en une seule journée près de l’Ahr et de l’Erft, deux affluents du Rhin. C’est un record historique. Les scientifiques ont analysé les précipitations dans les régions où passe la Meuse, en Belgique, où jusqu'à 106 mm de pluie ont été relevés. Mais ils n’ont pas pu analyser les niveaux des rivières car la crue a détruit certaines stations.
Comparaison du climat d'aujourd'hui et celui du passé
D’après ces climatologues du groupe World Weather Attribution, le changement climatique provoqué par l’homme a augmenté la quantité de pluie tombée en une journée de 3% à 19%. Selon l’étude, l'Allemagne et la Belgique ont entre 1,3 et 9 fois plus de probabilité d'être confrontées à des pluies diluviennes, comme celles qui se sont produites le mois dernier en Allemagne et en Belgique, et qui ont provoqué des inondations.
Pour mener à bien leur expérience, les scientifiques ont relevé des données météo et réalisé des simulations pour comparer le climat tel qu’il est aujourd’hui à celui du passé. Un facteur change la donne : le réchauffement du climat d’environ 1,2 degrés. Sans cette augmentation, les précipitations auraient eu moins de chance de se produire, et auraient été d’une moins grande ampleur, estiment les chercheurs.
La France ne sera pas épargnée
Les climatologues affirment qu’à l’heure actuelle, ce type d’événement météo peut arriver une fois tous les 40 ans. Mais si le changement climatique s’intensifie, les températures vont continuer d’augmenter à cause des émissions de gaz à effet de serre et les pluies diluviennes pourraient devenir plus courantes.
L’étude s’intéresse à l’Allemagne et à la Belgique, mais la France, comme les Pays-Bas, sont tout autant concernés. L’est de la France, jusqu’au nord des Alpes, pourrait aussi être touché par ces précipitations abondantes.
"Ces inondations nous ont montré que même les pays développés ne sont pas à l'abri des graves effets des phénomènes météorologiques extrêmes que nous avons vus et qui s'aggravent avec le changement climatique" affirme Friederike Otto, de l’Université d’Oxford.
Cette étude confirme les dernières conclusions du GIEC : quels que soient nos efforts de réduction des gaz à effet de serre, certains changements du climat sont déjà "irréversibles" sur des décennies, voire des millénaires.