Le Graal énergétique que constitue la fusion atomique, promesse d'une électricité aussi propre que virtuellement infinie, n'a pas encore été atteint et continue à être scruté avec méfiance par certains scientifiques.
Les choses, pourtant, avancent à grands pas un peu partout dans le monde, et les capitaux affluent à des niveaux jamais atteints auparavant. Une récente annonce de l'Institute of Plasma Physics, Chinese Academy of Sciences (ASIPP), opérateur du Experimental Advanced Superconducting Tokamak (EAST) pourrait accélérer encore un peu la course à l'échalote fusionnelle.
Le bien nommé «soleil artificiel» chinois commence ainsi à donner des résultats pour le moins intéressants et en très nette progression.
Chaud dedans!
Au printemps 2021, les équipes chargées de ce réacteur expérimental, situé à Hefei dans le centre-est du pays, annonçaient avoir réussi à maintenir pendant 101 secondes au sein du tokamak une température de 120 millions de degrés Celsius, et de 160 millions de degrés pendant 20 secondes. Pour comparaison et ébahissement, le cœur du véritable Soleil atteint selon Space.com 15 millions de degrés.
Quelques mois plus tard, ces chiffres semblent bien ternes par rapport à ceux qu'annonce une publication de l'Académie chinoise des sciences: le tokamak d'EAST aurait réussi fin décembre à maintenir son plasma à une température de 70 millions de degrés pendant une durée de 1.056 secondes. Soit plus de 17 minutes et une progression de près de 1.000% en quelques mois.
L'objectif ultime est de créer une réaction qui, comme dans le Soleil, s'autoentretient et, surtout, consomme moins d'énergie qu'elle n'en crée. Si certaines start-ups promettent d'y arriver dans les toutes prochaines années, les scientifiques d'EAST –qui fait partie de la constellation ITER– sont sur un temps plus long. Ils expliquent ainsi tabler sur une trentaine d'années avant que cette expérimentation folle ne devienne notre électricité de tous les jours.