A l'occasion du salon du Bourget, qui se tient du 17 au 21 juin 2019, le Groupe ADP (Aéroports de Paris) annonce qu'il veut construire des vertiports, des "gares" pouvant accueillir des taxis-volants. ADP, qui a conclu un partenariat avec la RATP et Airbus, précise vouloir trouver une solution agnostique pouvant accueillir différents types de taxis-volants.
Image d'illustration du vertiport moyennement capacitif que veut bâtir le Groupe ADP. © Groupe ADP
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Le Groupe ADP (Aéroports de Paris) a annoncé mardi 18 juin 2019, à l'occasion du salon du Bourget, avoir signé un partenariat avec Airbus et la RATP afin d'étudier, aux côtés de la région Ile-de-France et de la DGAC (Direction générale de l'aviation civile), l'intégration des véhicules volants dans le transport urbain. Le Groupe ADP va se concentrer sur l'infrastructure et dévoile ses deux modèles de vertiports permettant aux taxis-volants ou VTOL d'atterrir et de décoller.
Des plateaux mobiles
Ces deux modèles reposent sur un fonctionnement avec des plateaux mobiles. Le premier, moyennement capacitif, peut être composé jusqu'à 6 plateaux mobiles qui font 20 mètres au sol et 50 mètres en l'air. Ce plateau mobile permet au VTOL d'atterrir et de décoller. Dès que le taxi-volant a atterri, il peut couper son moteur et le plateau est déplacé vers l'endroit où le passager doit débarquer ou embarquer. Puis, si cela est nécessaire, le plateau peut être déplacé afin que des opérations de maintenance soient réalisées sur le taxi-volant. Ces plateaux étant mobiles, le vertiport peut accueillir d'autres véhicules sur des plateaux mobiles pendant que des personnes débarquent ou embarquent à bord d'un taxi-volant.
Comme les taxis-volants coupent rapidement leur moteur, "les nuisances [sonores et environnementales, ndlr] sont réduites", explique Edward Arkwright, directeur général exécutif du Groupe ADP. Ce jeu de plateaux permet aussi au Groupe ADP d'avoir un process fluide qui peut être "adossé au process de gestion de flux aéroportuaire classique", ajoute-t-il. Enfin, cette infrastructure répond au critère d'une solution agnostique fixé par le Groupe ADP. Ce dernier souhaite pouvoir accueillir différents modèles et différentes marques de taxis-volants sur ses vertiports que ce soit le Vahana d'Airbus ou le véhicule développé par la start-up Ascendance Flight Technologies avec laquelle le Groupe ADP travaille.
Le second modèle de vertiport dévoilé par ADP a été davantage conçu dans une dimension prospective. Il peut accueillir beaucoup plus de taxis-volants tout en répondant "aux mêmes caractéristiques de sécurité, de confort et de maintenance", ajoute Edward Arkwright. Le but pour ADP est surtout de montrer que ce modèle de plateaux mobiles peut être décliné en fonction de la capacité souhaitée.
Deux vertiports reliés par un couloir aérien d'hélicoptère
Le Groupe ADP, Airbus et la RATP ont annoncé "un calendrier exigeants et ambitieux", selon Edward Arkwright, puisque les partenaires aimeraient proposer un service de taxi-volant pour les JO de 2024. Une des forces d'ADP ? Son "maillage territorial qui permet de tester des solutions de vertiports", selon Edward Arkwright. Le Groupe gère 10 aérodromes d'aviation générale (Coulommiers, Chelles, Meaux, Lognes, Etampes, Toussus-le-Noble, Saint-Cyr, Chavenay, Pontoise et Persan) ainsi que les trois grands aéroports que sont Orly, le Bourget et Charles-de-Gaulle.
Le Groupe ADP va choisir "à la fin de l'année un aérodrome" puis se donne "18 mois" pour construire un vertiport, détaille Edward Arkwright. Concrètement, le but est d'équiper de vertiports un grand aéroport parisien ainsi qu'un aérodrome qui serait situé à proximité d'un site olympique et de relier ces deux points en utilisant un couloir aérien d'hélicoptère.
La nécessité de trouver un business model
Les partenaires doivent aussi réfléchir au business model d'un tel service. Il faut estimer le nombre de passagers qui doivent être transportés et le prix à consentir pour que ces lourds investissements soient rentables. "[Le modèle économique] de l'hélicoptère a été difficile à trouver. A nous de trouver les conditions pour que celui du VTOL existe", affirme sur ce sujet Edward Arkwright.
Moins cher que l'hélicoptère mais plus coûteux que le taxi, ce service va devoir se trouver une place. Et ce d'autant plus que les coûts pour le déploiement d'un tel service sont vertigineux : la construction d'un vertiport devrait avoisiner les 10 millions d'euros… et c'est sans compter la fabrication du VTOL et l'exploitation du service. Le Groupe ADP, quant à lui, espère utiliser le premier vertiport qu'il bâtira comme démonstrateur afin de commercialiser sa technologie.