La crise de l'énergie a durement frappé Westland, « la ville en verre », entre Rotterdam et La Haye. Pendant des décennies, des denrées alimentaires relativement bon marché et de haute qualité ont été produites ici, dans la mer de serres en verre, grâce à l'abondance de gaz bon marché dans le sol néerlandais. (ANP/ABACA)
La crise de l'énergie a durement frappé Westland, « la ville en verre », entre Rotterdam et La Haye. Pendant des décennies, des denrées alimentaires relativement bon marché et de haute qualité ont été produites ici, dans la mer de serres en verre, grâce à l'abondance de gaz bon marché dans le sol néerlandais. (ANP/ABACA)
Les drapeaux bleu blanc rouge le long des routes néerlandaises ne sont pas un hommage à la France. Ce sont des drapeaux néerlandais inversés. Depuis cet été, des milliers et des milliers d'exemplaires flottent un peu partout dans le pays. Ils sont devenus les symboles les plus visibles de la protestation contre les politiques agricoles du gouvernement de Mark Rutte .
L'agriculture néerlandaise traverse sa plus grande crise depuis longtemps. Elle a débuté en 2019, après que le Conseil d'Etat a demandé au gouvernement de prendre des mesures pour réduire drastiquement les émissions d'azote.
Les plus gros émetteurs fermés
Depuis, des règles plus strictes ont été adoptées en matière de traitement du fumier et des restrictions ont été imposées à l'utilisation de certains produits phytosanitaires. Mais c'est loin d'être suffisant. Malgré les protestations, le gouvernement insiste pour réduire de moitié les émissions d'azote d'ici à 2030. Les 500 à 600 plus gros émetteurs, tant agricoles qu'industriels, seront rachetés et fermés par l'Etat d'ici un an. Ceux qui restent devront se tourner vers des méthodes d'agriculture plus durables.
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L'agriculture néerlandaise a également été confrontée cette année à la crise de l'énergie. Cela a été particulièrement visible à Westland, « la ville en verre », située entre Rotterdam et La Haye. Pendant des décennies, des denrées alimentaires relativement bon marché et de haute qualité ont été produites ici, dans des serres en verre, grâce à l'abondance de gaz bon marché dans le sous-sol néerlandais.
Le gaz dix fois plus cher
Depuis que les Pays-Bas ont réduit leur propre production de gaz, et surtout depuis la guerre en Ukraine , les prix ont flambé. Les serristes paient le gaz jusqu'à dix fois plus cher qu'il y a un an. Déjà, quelque 2,5 % des cultivateurs sous serre ont mis la clé sous la porte. La Fédération nationale de l'horticulture en serre s'attend à ce que ce nombre triple.
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D'autres secteurs de l'agriculture sont également confrontés à la hausse des prix. Le coût des engrais et des aliments composés pour animaux était nettement plus élevé en 2022 qu'un an auparavant. Malgré tout, l'année a été fructueuse pour les agriculteurs néerlandais. Pour la première fois, les 52.000 agriculteurs du pays ont gagné plus de 100.000 euros en moyenne, même s'il existe de grandes disparités entre les différents secteurs.
Montée du niveau de la mer
La crise de l'azote n'est pas la seule conséquence du changement climatique. Les agriculteurs doivent s'adapter à des conditions météorologiques extrêmes, telles que la sécheresse et les précipitations excessives. Ils doivent investir massivement dans des techniques d'économie d'eau ou planter des cultures plus résistantes.
La montée du niveau de la mer pose une autre difficulté quasiment insurmontable : les sols sont sujets à une salinisation rapide. Malgré ces défis, les agriculteurs néerlandais ont exporté pour 104,7 milliards d'euros de produits agroalimentaires en 2021 (contre 69,8 milliards pour la France), un record. Le pays occupe la deuxième place mondiale, juste derrière les Etats-Unis. Mais dans ce plat pays, qui est non seulement le plus densément peuplé mais aussi l'un des plus pollués d'Europe, de plus en plus de citoyens se demandent si le pays doit encore produire des aliments pour le monde entier. Dans les années à venir, le modèle des Pays-Bas sera soumis à de nouvelles pressions.