La montée du niveau des mers et l'accélération des tempêtes font déborder de plus en plus souvent les océans. Les temps de submersion des côtes pourraient être 50 fois plus élevés à la fin du siècle, selon une étude pilotée par l'Institut de recherche pour le développement (IRD).
Erosion du littoral à Criel-sur-Mer, en Seine-Maritime. Chaque année, des pans entiers de la falaise se décrochent, menaçant des habitations. (Simon LAMBERT/HAYTHAM-REA)
En seulement vingt-trois ans, la durée horaire annuelle des épisodes de submersion marine qui frappent les côtes du globe s'est globalement accrue de 50 %. C'est la sombre constatation établie par un pool international de chercheurs dont ceux, pour la France, de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et du Centre national d'études spatiales (CNES), dans une étude mise en ligne ce vendredi matin sur le site de la revue Nature Communications et menée sur la période 1993-2015. Plus inquiétant encore, à la fin de ce siècle, la durée de ces débordements épisodiques pourrait être 50 fois plus élevée qu'aujourd'hui.
Ces estimations se fondent sur l'observation satellitaire des océans et du littoral, couplée avec un modèle numérique d'évaluation de la montée du niveau extrême des eaux côtières. Un outil d'analyse inédit qui intègre plusieurs paramètres cruciaux, de la mesure des déferlements de vagues observés et des marées, à la prise en compte minutieuse de la configuration des côtes et de leur protection, qu'elle soit naturelle (falaises, dunes) ou artificielle (digues).
- Le journal en version numérique dès 22h30 la veille de sa parution