André Joffre
Le Parlement européen souhaite accélérer de façon substantielle le déploiement des énergies renouvelables et la réduction de la consommation d’énergie d’ici à 2030. Il y urgence à agir !
Mercredi 14 septembre 2022, les députés ont voté pour porter à 45% la part des énergies renouvelables dans la consommation globale d’énergie de l’UE d’ici à 2030, dans le cadre de la révision de la directive relative aux énergies renouvelables (RED). Cet objectif est également soutenu par la Commission européenne dans le contexte de son paquet RepowerEU.
Des projets transfrontaliers d’énergie verte
La législation définit également des sous-objectifs pour les secteurs tels que le transport, la construction, le chauffage ou le refroidissement urbain. Dans le secteur des transports, le déploiement des énergies renouvelables devrait aboutir à une réduction de 16% des émissions de gaz à effet de serre, via l’utilisation d’une part accrue de biocarburants avancés et des quotas plus ambitieux pour les carburants renouvelables d’origine non biologique tels que l’hydrogène. L’industrie devrait augmenter l’utilisation des énergies renouvelables de 1,9 points de pourcentage par an, et le chauffage urbain de 2,3 points. Chaque État membre devra développer deux projets transfrontaliers afin d’accroître l’électricité verte. Les États membres consommant plus de 100 TWh par an devront en développer un troisième d’ici à 2030. Les députés ont par ailleurs adopté des amendements appelant à la réduction progressive de la part du bois primaire considérée comme une énergie renouvelable. Le texte a été adopté par 418 voix pour, 109 contre et 111 abstentions.
Économies d’énergie
Lors d’un vote distinct mercredi, les députés ont approuvé la révision de la directive relative à l’efficacité énergétique (EED), qui fixe les objectifs d’économies d’énergie à la fois pour la consommation primaire et finale dans l’UE. Les députés ont relevé l’objectif de l’UE en matière de réduction de la consommation d’énergie primaire et finale: les États membres devront collectivement assurer une réduction de la consommation d’énergie de 40% d’ici à 2030 pour la consommation d’énergie finale, et de 42,5% pour la consommation d’énergie primaire par rapport aux projections de 2007. Cela correspond respectivement à 740 millions et 960 millions de tonnes équivalent pétrole. Les États membres devront fixer des contributions nationales contraignantes pour atteindre ces objectifs. Ces objectifs devront être atteints via des mesures aux niveaux local, régional, national et européen, dans différents secteurs (administration publique, construction, entreprises, centres de données…). Le texte a été adopté par 469 voix pour, 93 contre et 82 abstentions.
L’indépendance ne sera possible que via l’accroissement de la part des EnR
Le rapporteur pour la RED, Markus Pieper (PPE, DE), a déclaré: ‘‘L’indépendance ne sera possible que via l’accroissement de la part des énergies renouvelables. Nous soutenons avec détermination l’augmentation de l’objectif à 45%. Nous confirmons la nécessité d’une coopération transfrontalière renforcée afin d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables et nous appelons à une stratégie de diversification des importations pour l’hydrogène. Nous avons également relevé les exigences en matière de durabilité de la biomasse et des carburants, tout en montrant comment les matières d’origine biologique peuvent apporter une réelle contribution économique à la transition énergétique.’’ Le rapporteur pour l’EED, Niels Fuglsang (S&D, DK), a poursuivi : ‘‘Nous sommes dans une crise où Poutine coupe le gaz à l’UE. Une de nos réponses les plus efficaces à cette crise est l’efficacité énergétique. Il est donc essentiel que le Parlement ait adopté aujourd’hui des objectifs ambitieux et contraignants pour l’UE dans son ensemble et pour chaque État membre.’’
Les annonces en trois points
- La part des énergies renouvelables sera portée à 45% d’ici à 2030
- Les objectifs en matière d’économies d’énergie seront portés à 40% dans la consommation d’énergie finale et à 42,5% dans la consommation d’énergie primaire
- La révision des deux législations contribuera à lutter contre le changement climatique et à renforcer la sécurité énergétique