Een LNG-schip van Sinopec in Tianjin. (Getty Images)
L’UE va pouvoir remplir 80 % de ses installations de stockage de gaz d’ici novembre grâce à l’aide d’une source inattendue.
La Chine, qui est normalement le premier acheteur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL), est contrainte de vendre ses excédents. Cela est dû à l’affaiblissement de la demande intérieure pour ce produit de base. Les pays européens s’empressent donc d’acheter du GNL chinois, malgré la hausse des prix de l’énergie, rapporte le Financial Times ce mardi.
Si le marché spot du GNL continue d’enregistrer des excédents chinois dans les semaines à venir, l’Europe pourrait parvenir à remplir 80 % de ses installations de stockage de gaz d’ici novembre, selon le journal économique.
Au cours des six premiers mois de cette année, les importations de GNL dans l’UE ont déjà augmenté de 60 % par rapport à 2021, indique le cabinet d’études Kplr. Notre continent a importé au moins 53 millions de tonnes de GNL jusqu’à présent cette année.
Une économie en baisse mais une production d’énergie en hausse
Toutefois, le « coup de pouce énergétique » inattendu de la Chine n’est pas une garantie à long terme. Lorsque l’économie chinoise recommencera à croître, les excédents de GNL disparaîtront rapidement. L’UE devra donc veiller à ne pas devenir dépendante du GNL chinois dans les mois à venir.
Mais l’économie chinoise risque de s’essouffler pendant un certain temps. La croissance du PIB de la Chine s’est contractée au cours du dernier trimestre, en partie à cause de la politique stricte de « Zéro COVID », qui permet de fermer des zones industrielles entières en cas de détection d’un regain de l’épidémie. La sécheresse record qu’a connue le pays a également gravement affecté la production industrielle.
Dans le même temps, le gouvernement continue de pousser ses entreprises énergétiques à produire davantage. Dans la province de Shanxi, la production de charbon est augmentée de 100 millions de tonnes pour atteindre 1,3 milliard de tonnes cette année. Selon le Financial Times, 50 millions de tonnes supplémentaires seront ajoutées l’année prochaine. « L’accent est désormais mis sur la sécurité énergétique, plus que sur la réduction de l’empreinte carbone », a déclaré Mika Takehara, chercheur à la Japan Oil, Gas and Metals National Corporation, au journal économique.
La production de gaz du pays est également en plein essor. Cette année, la Chine produirait 7 % de gaz naturel de plus que l’année dernière, selon Sia Energy.
Qui vend le GNL chinois ?
Le JOVO Group, un négociant en énergie chinois, a indiqué qu’il avait récemment vendu du GNL à un acheteur européen. Le groupe Sinopec, le plus grand raffineur de pétrole de Chine, a également déclaré en avril qu’il avait mis en vente ses surplus de GNL sur le marché international.
Selon les médias chinois, Sinopec aurait vendu jusqu’à 45 livraisons complètes de GNL, soit 3,1 millions de tonnes de ce produit. Les experts estiment que la Chine a vendu au moins 4 millions de tonnes de GNL excédentaire cette année. Cette quantité est équivalente à 7 % du gaz naturel importé par l’Europe au cours du premier semestre de cette année.
Un négociant de contrats à terme à Shanghai a déclaré au journal japonais Nikkei Asia que de tels accords sur le GNL pourraient rapporter au vendeur chinois des dizaines de millions d’euros. Toutefois, la fête de l’énergie sera de courte durée. Les exportations chinoises de GNL pourraient bientôt chuter de 20 %, estime le Financial Times.
MB