La plus grande forêt tropicale du monde brûle. Elle brûle en ce moment même, alors que vous lisez ces lignes. Elle brûle comme jamais elle n’avait brûlé depuis que Jair Bolsonaro est arrivé au pouvoir. Cela fait vingt-cinq ans que je couvre l’Amazonie en tant que journaliste, cinq ans que je vis dans la forêt amazonienne.
Jamais, depuis le retour de la démocratie au Brésil [en 1985], je n’ai vu d’attaque aussi systématique ni de pareille ampleur utilisée à des fins politiques. En 2019, première année du mandat de ce président d’extrême droite, le monde entier s’était ému des incendies en Amazonie brésilienne.
Un butin de campagne ?
Mais aujourd’hui, à la veille du premier tour de la présidentielle, le 2 octobre, les incendies en cours battent tous les records enregistrés sous Bolsonaro lui-même. Sa réélection est incertaine, puisqu’il arrive deuxième dans tous les sondages d’intentions de vote. La multiplication des incendies peut être un signe de la peur qu’il ne soit pas reconduit, et donc que l’impunité rec