© Nevomo
- Le polonais Nevomo annonce la signature d’un accord avec la SNCF dans la conception d’un Hyperloop
- Le train à très grande vitesse peut atteindre les 500 km/h
- Il repose sur une technologie inspirée de l’Hyperloop d’Elon Musk, mais sans les contraintes
Alors que la grève se poursuit à la SNCF, le polonais Nevomo annonce la signature d’un accord de coopération avec la société de transport française. Les deux entités vont collaborer pour développer MagRail, une technologie inspirée de l’Hyperloop d’Elon Musk, visant à mettre sur les rails des trains à très haute vitesse. Luc Laroche, directeur de l’innovation à la SNCF, explique dans un communiqué :
Nous sommes heureux de signer ce protocole d’accord, qui couvrira trois domaines : augmenter les performances des trains de marchandises actuels pour des limites de chargement plus élevées et plus de capacité sur nos lignes de fret, augmenter la capacité sur les lignes de passagers urbaines congestionnées et évoluer MagRail comme un propulsion alternative pour les lignes rurales en combinaison avec des véhicules légers.
Selon son partenaire Nevomo, l’Hyperloop à la sauce SNCF pourrait atteindre une vitesse d’exploitation de 550 km/h, le tout de manière autonome. Une vitesse encore jamais atteinte par la SNCF mais que la Chine dépassait déjà en 2020 avec son prototype Maglev capable de se déplacer à 620 km/h en vitesse de croisière et jusqu’à 800 km/h en vitesse maximale.
Comme l’Hyperloop, mais en mieux
France's national railway company @GroupeSNCF and #Nevomo sign a cooperation agreement in Paris to explore possibilities to increase the efficiency and capacity of the French rail network with #MagRail!https://t.co/X0YDcgDDNX@railwaygazette @EURail_JU @EUeic @InnoEnergyEU pic.twitter.com/SD79TjvzdQ
— Nevomo (@NEVOMO_tech) March 10, 2023
La technologie utilisée par Nevomo se rapproche de celle de l’Hyperloop d’Elon Musk. Le train ne repose plus sur des roues mais fonctionne grâce à l’utilisation de forces magnétiques de façon à éviter les frottements et donc, la perte d’énergie.
Plus précisément, cette technologie repose sur le principe de la supraconductivité. Les trains sont équipés d’aimants supraconducteurs et des électroaimants sont répartis sur les voies. Le train lévite ainsi sur la voie (environ 10 centimètres) et peut se déplacer plus rapidement.
La technologie de Nevomo présente un avantage non négligeable par rapport à l’Hyperloop d’Elon Musk : elle fonctionne sur les infrastructures existantes. Même s’il faut équiper les rames d’électroaimants, les coûts restent bien inférieurs à la construction de lignes complètes.
Le partenariat entre Nevomo et la SNCF va permettre à la première d’effectuer des tests grandeur nature. Jusqu’à maintenant, l’entreprise a mené ses essais sur des modèles miniatures (en 2020) et sur une piste d’essai à Nowa Sarzyzna (depuis 2021). Cette collaboration donnera donc un bon coup de pouce à la R&D.
Du côté de la SNCF, les intérêts sont multiples. L’entreprise française profiterait du savoir-faire de Nevomo pour rester à la pointe de la technologie, mais aussi pour avancer plus rapidement sur la conduite autonome des trains, dossier sur lequel planche l’entreprise depuis des années maintenant.
En attendant l’Hyperloop, la SNCF devrait lancer son TGV M à partir de fin 2024. Fabriqué par Alstom, ce train à grand vitesse présente deux avantages : sa modularité (on peut ajouter ou retirer des wagons à l’envie) et sa sobriété énergétique (-20% de consommation d’énergie et -32% d’émissions de CO2).