Cet article a été publié précédemment sur notre blog Technopolice
Technopolice publie aujourd’hui son premier guide pour lutter contre la vidéosurveillance sur la voie publique. Celui-ci ne se veut en aucun cas exhaustif : il détaille les différentes actions possibles ou déjà employées par des collectifs ou des personnes seules pour lutter contre l’installation de caméras dans nos rues. Il a aussi vocation à être modifié et critiqué. Aidez-nous à l’améliorer en nous envoyant un mail à contact@technopolice.fr ou directement sur le forum Technopolice.
Depuis le lancement de la campagne Technopolice, nous avons essayé avec les collectifs mobilisés de documenter, analyser, et quelquefois lutter, contre le déploiement toujours plus rapide, toujours plus mortifère, des nouveaux outils de surveillance. Drones, intelligence artificielle, micros, biométrie… Aidés par la passivité des institutions censées appliquer un droit pourtant protecteur (en premier lieu la CNIL), encouragés par le gouvernement (à travers notamment des financements fléchés), les acteurs de la sécurité nous imposent leur fantasme d’une modernité technologique ultra-sécuritaire et oppressive.
Or, une grande partie de ces technologies repose sur une architecture déjà bien établie et ancrée dans notre quotidien : la vidéosurveillance. Ce sont les caméras déjà posées depuis près de vingt ans dans nos rues, nos villes, nos forêts même, qui sont aujourd’hui utilisées pour y ajouter une couche d’« intelligence articielle » : repérer des « comportements suspects », détecter des sons « anormaux », suivre une foule, reconnaître un visage ou une silhouette, tout cela dépend des dizaines de milliers de caméras installées au fil des années par les industries sécuritaires et certaines collectivités. La vidéosurveillance, c’est un peu la première pierre de la Technopolice.
C’est aussi la première carte du château de cartes que représente l’ensemble de ce dispositif : enlever cette carte, c’est fragiliser, et peut-être même faire tomber tout le reste. C’est pour cette raison que nous rédigeons ce guide, parce que la lutte contre la vidéosurveillance est consubstantielle à la lutte contre la Technopolice.
C’est aussi parce que cette lutte, contrairement à ce que l’on pourrait penser, est toujours bien présente, qu’elle motive encore de nombreux collectifs ou personnes individuelles qui refusent toujours de voir la vidéosurveillance s’installer chez elles. Parce que la vidéosurveillance n’est donc pas acceptée et que sa présence n’est pas oubliée, qu’elle suscite toujours une résistance. C’est ce que nous voyons depuis le début et encore aujourd’hui dans le cadre de Technopolice : une grande partie des messages et échanges que nous avons pu avoir avec d’autres collectifs, que ce soit sur Internet ou lors de rencontres physiques, tournaient autour des modalités de lutte contre les caméras.
Ce guide reprend donc les méthodes utilisées par diverses personnes et collectifs : cartographie des caméras, demande de documentation, pétitions, tracts, contentieux juridiques, plaintes à la CNIL… Il n’y a aucune volonté d’exhaustivité, simplement de faire le point et de passer en revue des méthodes de lutte, surtout celles qui ont été efficaces. Pour que chacune et chacun puisse s’en servir et visibiliser, dénoncer ou empêcher l’installation des caméras.
Pour lire le guide c’est ici : Guide contre la vidéosurveillance (n’hésitez pas à l’imprimer ou le partager autour de vous).
N’hésitez pas à nous faire part de vos retours sur ce guide, de votre expérience sur le sujet ou à proposer d’autres stratégies de lutte contre la vidéosurveillance, soit sur contact@technopolice.fr, soit sur le forum Technopolice
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