Planet Labs 2022
Le Pakistan vit en 2022 sa mousson la plus violente depuis longtemps. Les fortes précipitations ont fait suite à la sécheresse hors-norme qui s’est abattue sur le pays au printemps, pour créer des inondations catastrophiques.
Au 31 août 2022, les satellites ont détecté environ 86 600 kilomètres carrés de surfaces inondées cumulées au Pakistan, soit 9,8 % de la superficie totale du pays. Deux tiers des surfaces inondées sont des terres agricoles. Les Nations unies estiment que trente-trois millions de personnes sont potentiellement exposées à ces inondations.
Selon l’Autorité nationale de gestion des catastrophes du Pakistan (NDMA), près de 6 000 kilomètres de routes ont été emportés, 246 ponts détruits et 1,6 million d’habitations détruites ou gravement endommagées, depuis le début de la mousson en juin. On estime qu’au moins 1 300 personnes ont perdu la vie.
La carte ci-dessous, fondée sur les relevés satellitaires VIIRS, montre le cumul des surfaces inondées au Pakistan depuis le 1er juillet 2022. La plupart suivent le cours de l’Indus, le fleuve qui prend sa source dans la chaîne de l’Himalaya et traverse le pays du nord au sud, mais aussi plusieurs de ses affluents, comme les rivières Chenab et Ravi.
Cumul des surfaces inondées entre le 1erjuillet et le 31 août 2022. Cliquez sur un élément de la légende pour le désactiver.
Les pluies ont été aussi abondantes en juillet 2022 que lors de l’ensemble des mois de juillet, août et septembre 2021. Pis, le rythme des précipitations a nettement augmenté à partir de la mi-août, au moment où la mousson « décélère » en règle générale.
Un niveau de précipitations inédit en 2022
Cumul des précipitations de la mousson au Pakistan en 2022 et en moyenne ces trente dernières années.
Les sols, imperméabilisés par plusieurs mois de sécheresse et des températures records au printemps, n’ont pas été du tout en état d’absorber ces précipitations, ce qui a inondé une grande partie des terres arables situées près de l’Indus.
Les images satellites ci-dessous, sélectionnées et publiées par Planet Labs, Maxar Technologies et le service européen Copernicus, témoignent de l’ampleur de ces inondations qui ont touché le bâti, les infrastructures et les surfaces agricoles dans diverses régions du Pakistan.