Des agents des routes ont découvert, au fond d'un ravin, un cercueil en chêne de taille adulte. - Jeff Pachoud – AFP
À partir de 2027, il sera possible de laisser les cadavre se décomposer en Californie, selon une méthode encadrée qui se veut plus respectueuse de l'environnement que la crémation ou l'inhumation.
Être respectueux de l'environnement même après sa mort. C'est l'objectif d'une loi californienne, signée dimanche par le gouverneur de l'État, qui autorise une nouvelle méthode de traitement des cadavres à partir de 2027. Au lieu d'être incinérées ou enterrées, les personnes décédées pourront être transformées en compost.
Le processus est le suivant: le cadavre est placé dans une structure contenant des matériaux naturels, comme des copeaux de bois ou de la paille pendant au moins 30 jours. Une fois entièrement décomposé, il est rendu aux proches de la personne décédée.
Cristina Garcia, membre de l'Assemblée de Californie, l'organe législatif de l'État, à l'origine de cette loi, estime que cette technique est "plus respectueuse de l'environnement que l'inhumation, qui peut libérer des produits chimiques dans le sol, ou que la crémation, qui utilise des combustibles fossiles et libère du dioxyde de carbone qui réchauffe la planète".
"Il s'agit d'une méthode alternative de disposition des corps qui ne contribuera pas aux émissions dans notre atmosphère", assure-t-elle dans
Un procédé qui reste rare
La Californie rejoint ainsi l'État de Washington, le Colorado, l'Oregon, et le Vermont, qui ont déjà légalisé le compost humain. Il faut compter entre 5000 et 7000 dollars, selon les entreprises qui pratiquent cette activité.
En France, cette technique, interdite, est nommée "l'humusation". Interrogé en 2016 lors d'une séance de questions au gouvernement sur sa possible légalisation, le ministère de l'Intérieur avait répondu que "son introduction en droit interne soulèverait des questions importantes, tenant notamment à l'absence de statut juridique des particules issues de cette technique et de sa compatibilité avec l'article 16-1-1 du code civil".
Cet article dispose que "les restes des personnes décédées, y compris les cendres de celles dont le corps a donné lieu à crémation, doivent être traités avec respect, dignité et décence".
En attendant, le site des Meilleures Pompes funèbres, un comparateur de devis du secteur, rapporte que d'autres alternatives existent, comme "l'urne funéraire biodégradable", le "cercueil écologique", en carton, bambou ou papier mâché ou encore les "cimetières naturels", soumis à des normes environnementales strictes, mais encore peu présents en France.