Le satellite d’atténuation des débris spatiaux Shijian-21 s’est récemment amarré à un ancien satellite chinois pour modifier son orbite. D’après les données de suivi américaines, le satellite « mort » se trouverait désormais à plus de 3000 kilomètres de son lieu d’origine. Il ne représente plus aucun danger.
Un satellite chinois mis au rebut
Le 24 octobre dernier, la Chine lançait Shijian-21, décrit comme un « satellite capable de gérer des débris orbitaux« . Quelle serait précisément sa mission ? Comme à son habitude, ce pays ne communique pas énormément sur ses activités spatiales, forçant les États-Unis à garder un œil dessus, d’autant que la nature classifiée de la mission suggérait qu’elle pouvait servir des objectifs militaires.
Selon SpaceNews, de premières opérations se sont finalement déroulées fin décembre. Au cours d’une manœuvre, Shijian-21 s’est en effet approché du défunt satellite de navigation Beidou-2 G2 avant de s’amarrer à la structure (voir vidéo ci-dessous).
D’après les autorités américaines, Shijian-21 aurait ensuite remorqué sa « carcasse » le 22 janvier à environ 3000 kilomètres au-dessus de l’orbite géosynchrone, ce qui n’a pas manqué de surprendre les spécialistes. En effet, les satellites morts ne sont habituellement positionnés qu’à environ 300 kilomètres au-dessus de l’orbite géosynchrone.
Shijian-21 s’est finalement désamarré de Beidou-2 G2 le 26 janvier avant de revenir se positionner sur son orbite géosynchrone, selon les données de suivi récemment publiées par le 18e Escadron de contrôle spatial (SPCS) de l’US Space Force. Désormais, le satellite défunt, qui n’opère plus depuis plus de dix ans, ne représente plus aucun danger.
D’autres entités travaillent également sur les capacités d’entretien en orbite. Space Logistics, une filiale en propriété exclusive de Northrop Grumman, avait notamment lancé deux véhicules d’extension de mission (MEV-1 et MEV-2) il y a quelques mois. Désormais, ce type de manœuvres n’est donc plus l’apanage des Américains : la Chine en est également capable. La manœuvre était d’autant plus ambitieuse que ce satellite était complètement inactif.
Un jeu de cache-cache
Parallèlement à l’entretien orbital de ses satellites, la Chine s’engage également dans l’augmentation de ses activités de « contre-attaque ». Il y a quelques semaines, USA 270, un satellite américain, s’est en effet approché d’une paire de nouveaux satellites de test de technologie chinois, Shiyan-12 (01) et (02), alors qu’il dérivait vers l’est, juste en dessous de la ceinture géostationnaire.
Alors qu’il se trouvait à environ 73 kilomètres des deux satellites chinois, ces derniers ont opéré une manœuvre d’évitement (voir vidéo ci-dessous). Les autorités chinoises ont donc surveillé ce satellite en approche et réagi à une menace potentielle. De telles approches ne sont pas interdites par la législation existante, mais elles se multiplient depuis quelques années chez les grandes puissances spatiales.