Les forêts cinéraires existent depuis déjà plus de 20 ans en Allemagne. Illustration.
CIMETIÈRE - Trouver le repos éternel au pied d’un arbre. C’est ce qui sera bientôt proposé aux habitants de Muttersholtz, dans le Bas-Rhin, où le maire écologiste Patrick Barbier a annoncé la création de la première forêt cinéraire de France, en janvier 2023.
Cette idée, le maire la tient d’une visite en Allemagne, où les forêts cinéraires existent depuis déjà plus de vingt ans. Une alternative efficace aux cimetières, qui manquent de places et coûtent de plus en plus cher aux Français, notamment dans les grandes villes, telles que Lyon, Paris ou Bordeaux.
À titre d’exemple, une concession funéraire de 2 m2 pour 30 ans coûte 2 900 euros dans la capitale et un peu plus de 1 300 euros à Lyon, selon le site Meilleures Pompes Funèbres. À Muttersholtz, il faudra compter entre 400 et 1 200 euros au maximum pour bénéficier d’une sépulture en forêt.
Un « avantage majeur d’un point de vue écologique »
L’année dernière, un projet équivalent en Haute-Garonne avait été suspendu par l’État. « Nous, nous avons réussi à passer le contrôle de la légalité avant l’aval de la préfecture, car nous proposons un lieu clos en le délimitant avec de simples cordes au milieu de nos bois », a expliqué Patrick Barbier, le maire de Muttersholtz, à nos confrères du Parisien.
En plus d’offrir une alternative aux traditionnels cimetières et funérariums, la forêt cinéraire présente d’ailleurs selon l’édile un « avantage majeur d’un point de vue écologique ». Car le site, d’une superficie de deux hectares, ne pourra désormais plus être exploité pour son bois.
Une centaine d’arbres, des chênes et des hêtres, seront consacrés au dépôt d’urnes. « Nous mettrons des numéros sur les troncs alors qu’une petite plaque au sol rappellera le nom du défunt, a expliqué Patrick Barbier. En revanche, nous interdirons les dépôts de fleurs ou d’ornements pour ne pas polluer le lieu ».
Les familles des disparus pourront également organiser des cérémonies funéraires au sein de la clairière d’accueil, selon Le Parisien, qui indique que des dolmens et des bancs en grès seront installés au pied de deux grands chênes centenaires.