L’industrialisation de l’espace fait un pas en avant. Grâce à SpaceX, Varda Space vient de déployer sa première usine spatiale pour fabriquer des médicaments. L’heure est maintenant venue de tester la viabilité du projet.
Une usine dans l’espace, c’est une idée qui nous semble tout droit sortie d’un film de science-fiction. Et pourtant. Varda Space, une start-up fondée par des anciens de SpaceX, vient de déployer son premier laboratoire spatial, grâce à l’aide…de SpaceX. L’idée est simple : Varda Space espère profiter des conditions environnementales pour fabriquer des médicaments plus efficacement.
Éliminer les contraintes terrestres
Placé en orbite autour de la Terre, le laboratoire bénéficie d’un environnement de microgravité. Autrement dit, sa localisation lui permet d’éliminer l’une des contraintes terrestres principales. En effet, l’absence de gravité signifie également la disparition de certains phénomènes, comme les courants de convections. Ce qui représente un avantage non négligeable dans certains processus de fabrication.
Par exemple, sur Terre, les particules présentes dans un liquide tendent à s’agglomérer, à couler ou à remonter vers la surface. Dans l’espace, tout ceci disparaît et les particules en question se contentent de flotter dans le liquide. Pratique, non ?
Mis bout à bout, les différents avantages de la microgravité accordent « une meilleure biodisponibilité et une durée de conservation prolongée », selon Varda Space. Par ailleurs, l’apesanteur permet au laboratoire de fabriquer des médicaments « avec une précision extraordinaire ». Ajoutez-y l’automatisation de la capsule et sa capacité à produire des principes actifs onéreux en grand nombre, et vous obtenez un projet dont les bénéfices sont difficilement quantifiables.
L’heure de vérité
Maintenant que ce mini-laboratoire est en orbite, Varda Space dispose d’un mois pour effectuer autant de tests que possible. Comme l’indique Not Boring, la première étape consiste à vérifier l’équipement de la capsule. Si tous les feux sont au vert, la station lancera une série de tests sur un vieux médicament contre le SIDA, le Ritonavir. Concrètement, Varda Space examinera les différences de la structure moléculaire du médicament en le chauffant et en le refroidissant.
Une fois la ligne d’arrivée franchie, la capsule redescendra sur Terre. Au cours de sa chute, le mini-satellite devrait atteindre une vitesse hypersonique supérieure à Mach 25. Soit, 31 000 km/h. Loin de s’inquiéter pour l’intégrité de l’appareil, Varda Space y a vu l’opportunité de se remplir les poches.
Eh oui. Contre la modique somme de 60 millions de dollars, la start-up mènera des expériences sur le vol hypersonique pour le compte de l’US Air Force. La capsule permettant au gouvernement de mener ses essais dans un environnement bien plus adapté que ses infrastructures actuelles. Encore faut-il que cette usine de l’espace survive à son entrée dans l’atmosphère, surtout avec des produits chimiques sensibles.
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