
Bonjour à toutes et à tous 👋
J’espère que vous allez bien depuis la dernière édition. Merci pour tous vos messages de soutien, publics ou privés. Ils m’ont profondément touché et montré à quel point ces réflexions entraient en résonance avec une série d’entre vous.
Malgré cela, les derniers jours ont été difficiles… Vous voyez cette photo en tant que spectateur des championnats européens de marathon ? Elle est malheureusement de moi. J’aurais aimé être de l’autre côté de l’objectif, mais c’était sans compter sur une blessure de dernière minute (à nouveau diront certain·es) : des douleurs dans l’articulation sacro-iliaque une semaine avant la course m’ont fait renoncer à participer à l’événement. Neuf mois de préparation réduits à néant. Jeudi dernier, j’ai vécu toutes les phases du deuil en quelques heures quand ma “course test” s’est arrêtée après 4 kilomètres. Ce n’est que partie remise. Et comme tout échec, cela offre des apprentissages importants – mais ce ne sera pas le sujet de cette édition.
Cela dit, il y a une autre annonce importante…
Bienvenue sur extraction 👋
Un nouveau nom qui reflète mieux la ligne éditoriale et ce que je souhaite vous partager : des extractions de mes carnets de notes pour vous partager mes réflexions, expérimentations, rencontres, découvertes et questionnements sur le monde de la formation.
Un nouveau nom en français – même si certain·es pourraient le lire en anglais.
Un nouveau nom associé à une nouvelle identité graphique signée Alicia Gonzalez avec qui je collabore sur de nombreux projets.
Dans quelques heures, l’URL de cette newsletter deviendra “extraction.news”. Mais cette opération technique n’aura aucune conséquence de votre côté.
Pour l’instant, les sections de la newsletter restent similaires, même si j’ai quelques idées pour faire évoluer les choses. Vous retrouverez toujours :
- L’édito · Un regard sur les coulisses de mes activités agrémenté de réflexions personnelles.
- Le partenaire de l’édition · Des sponsors vous proposant des offres intéressantes et permettant à la newsletter d’exister.
- L’extraction du jour · La réflexion du moment extraite de mes carnets
- Les recommandations · Des lectures, outils et idées à faire infuser dans vos pratiques
Vous le remarquez : j’ai décidé de proposer à des partenaires de soutenir chaque édition. Mon but est de vous proposer des idées, plateformes, outils qui peuvent vous intéresser – en essayant même de vous négocier des avantages – tout en me permettant de produire cette newsletter avec plus de confort. Le fait qu’elle puisse générer un peu d’argent m’aide à l’ancrer dans mon agenda, à côté d’autres projets, et de ne pas la reléguer aux soirées et aux week-ends – ce qui avait tendance à impacter tant la qualité de la newsletter que ma propre qualité de vie. Je ferai toujours attention à sélectionner soigneusement chaque partenaire pour qu’il soit aligné avec mes valeurs et offre un réel apport à une majorité d’entre vous.
Au moment d’écrire cette édition, j’ai plongé le nez dans mon carnet Muji et toutes les notes de la semaine passée. La trentaine de pages griffonnées ne concernait qu’un seul et unique sujet : une formation de deux jours “Transformez vos pratiques d’accompagnement pédagogique avec le design thinking” animée la semaine dernière à l’IHECS pour des participant·es de différentes institutions d’enseignement supérieur européennes. J’ai pris des dizaines de notes lors de la préparation, lors de l’animation et à la fin de chaque journée. En relisant tout cela, je suis tombé sur une phrase encadrée : “Jusqu’à il y a peu, je ne croyais plus aux formations ni à leur potentiel impact”. C’était la phrase avec laquelle j’avais débuté la seconde journée.
En relisant cette phrase, je me suis dit que c’était un excellent sujet à développer. Alors dans cette édition, je partage avec vous l’évolution de mes conceptions sur le monde de la formation et mes expérimentations pour tenter d’avoir de l’impact au-delà des compétences développées chez les participant·es.
Bonne lecture,
Nicolas.
✊ L’article – ou l’extraction – de cette semaine est – principalement – écrit au féminin. Pour rappel, si j’opte pour l’écriture inclusive dans l’édito et les ressources, j’ai choisi qu’un article sur deux serait écrit au féminin. L’idée est de simplifier la lecture, tout en conservant des considérations sociales et politiques qui me sont chères.
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Cette édition est propulsée par OpenClassrooms
Vous vous souvenez de “Learning Design Jobs” ? C’était la section recrutement de cette newsletter, il y a deux ans. Elle avait trouvé son public – mais faute de temps, j’ai dû l’arrêter.
Alors quand OpenClassrooms m’a demandé : “Tu crois que tes lecteur·rices seraient intéressé·es par des alternant·es en ingénierie pédagogique, prêt·es à l’embauche ?”
J’ai répondu : “Évidemment !”
Et pour cause : OpenClassrooms, c’est l’école 100 % en ligne qui forme aux métiers de demain – dont l’ingénierie pédagogique.
Ils ont développé une plateforme gratuite qui vous aide à trouver LE ou LA bon·ne alternant·e avec LA bonne expérience, sans galère.
Pourquoi c’est intéressant ?
- Vous recevez un e-mail hebdomadaire avec des candidat·es trié·es sur le volet.
- Vous découvrez des profils qualifiés qui correspondent à vos critères en quelques clics.
- Vous générez des offres d'emploi répondant aux standards RH grâce à un assistant IA.
Ce n’est pas tout, chez OpenClassrooms, l’alternance a aussi une saveur unique :
- Démarrage flexible toute l'année, fini les contraintes de calendrier.
- Accompagnement continu par un·e mentor expert·e du métier.
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- Des compétences directement applicables grâce à des projets réalistes.
Et le point qui change tout ? OpenClassrooms s'occupe de toute la paperasse administrative. Vous vous concentrez sur l'essentiel : trouver le talent qui fera grandir votre équipe.
Bref, si vous souhaitez trouver votre prochain·e alternant·e sans stress, découvrez gratuitement le vivier de talents OpenClassrooms et partagez votre expérience avec moi !
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L’art de créer des formations impactantes
⏱️Temps de lecture : 11 minutes

Pendant longtemps, j’ai douté de l’impact réel d’une majorité des formations.
Du moins, les formations d’une demi, d’une journée ou de deux journées destinées à des professionnelles de différentes organisations réunies en un même lieu.
Ce manque d’impact n’est pas lié aux contenus de ces formations ni à leurs intentions. À mon sens, il y a un décalage constant entre les compétences développées par une personne lors d’une formation, et le système dans lequel elle retourne qui va, potentiellement, l’empêcher de déployer ces compétences.
En 2019, en lançant Caféine.Studio, j’ai accepté plusieurs missions d’animation de formations.
Et un même schéma s’est reproduit plusieurs fois : je formais des participantes passionnées et passionnantes à développer différentes pratiques d’innovation pédagogique : des parcours hybrides, des ressources audiovisuelles pédagogiques, des démarches d’engagement des participantes, etc. Ensuite, je les voyais retourner dans des organisations qui, elles, n’avaient pas bougé d’un pouce.
Plusieurs semaines plus tard, lorsque je faisais un suivi individuel asynchrone, je recevais un message de ce type :
“Mon institution n’accepte pas que les étudiantes travaillent en asynchrone.”
“Notre organisation ne paie que les heures prestées en présentiel… Je vois le potentiel de l’hybridation, mais ce n’est pas rentable de mettre cette modalité en oeuvre.”
“Mes collègues passent leur temps à me demander pourquoi je m’investis autant dans l’enseignement.”
Et à ce moment-là, je me suis dit : “Mais pourquoi est-ce que je fais tout cela ?” (J’espère que vous avez la référence).
J’ai surtout découvert la complexité du monde de la formation – moi qui avais toujours travaillé dans une même institution – et surtout l’un de ses principes importants : il est impossible de prédire les effets d’un changement localisé sans prendre en compte l'ensemble du système.
Autrement dit, une personne formée, aussi compétente soit-elle, reste dépendante de son environnement pour déployer les compétences apprises : ses collègues, sa hiérarchie, ses outils, ses routines, ses contraintes institutionnelles.
Le raccourci a été simple pour moi : former sans transformer le système, c’était souvent condamner les bonnes idées et les compétences développées à l’échec ou à l’oubli. J’ai alors rapidement décidé de me concentrer sur des missions de consultance au sein d’organisations publiques, d’établissements d’enseignement, d’organismes de formation et d’entreprises. Mon but était simple : accompagner les actrices de terrain en soutenant en même temps le développement des organisations et en m’adaptant aux réalités institutionnelles. Temporalités, contraintes, logistique, culture, politique pédagogique, etc.
J’ai arrêté de donner des formations, sauf au sein de parcours longs.
Mais voilà, ces derniers mois, l’envie de former est revenue. Et j’ai décidé de voir le problème sous un nouvel angle. De repenser la formation comme une expérience transformatrice, même dans des contextes contraints. De l’utiliser comme levier pour faire bouger le système, à petite échelle, de l’intérieur.
Alors j’ai voulu retenter. Mais autrement.
Aujourd’hui, je vous partage les ingrédients que je suis en train de tester pour décupler l’impact de mes formations, tant pour améliorer la qualité des apprentissages que pour dépasser les contraintes institutionnelles.
Utiliser les problématiques des participantes comme fil conducteur
J’envisage chaque expérience d’apprentissage comme une série de moments durant lesquels les participantes peuvent directement travailler à l’amélioration de leur quotidien professionnel.
Pour cela, j’ancre le développement des compétences dans un projet réel, choisi par les participantes, qui pourra être travaillé et parfois testé dans le contexte de la formation, avant d’envisager une mise en œuvre dans leur quotidien.
Concrètement :
- Je propose de créer une vidéo pédagogique de A à Z sur un sujet identifié par chaque participante pour qu’elle développe les compétences tout en créant un média qu’elle pourra tester rapidement avec ses apprenantes.
- J’invite à “prototyper l’amélioration d’un outil pédagogique” plutôt que de développer les compétences pour réussir à engager des utilisatrices vis-à-vis de ces outils pédagogiques. Cela permet de sortir de la formation avec un outil repensé qui peut être testé auprès de son public cible.
- Je crée des formations de formatrices qui les amènent directement à travailler leurs propres formations en lien avec la thématique développée.
Je vois ces formations comme des “fablabs pédagogiques”. L’idée, c’est de partir de la transformation que les personnes recherchent, et de construire le parcours autour de celle-ci. Et d’aborder ainsi la formation comme une expérience de transformation ancrée dans les enjeux concrets que vivent les participantes.
Cela crée une double dynamique :
- Les compétences prennent immédiatement sens, parce qu’elles répondent à une problématique qui les concerne ici et maintenant.
- L’appropriation devient active : on ne parle pas d’un usage possible dans l’absolu, on le met en œuvre, on l’expérimente, on le challenge en groupe.
Penser la formation comme un parcours (et non comme un événement)
Apprendre une nouvelle compétence ne se fait pas en quelques heures.
L’apprentissage est un parcours avec un point de départ – différent en fonction de l’expérience et des compétences des participantes –, une multiplicité d’occasions d’acquérir des savoirs, savoir-être et savoir-faire, des moments de rappel pour ancrer les apprentissages, des possibilités d’appliquer les découvertes à son contexte et d’obtenir des retours pour s’améliorer, des sessions pour confronter son expérience à celle des autres, etc.
Pour créer cette notion de parcours et avoir de l’impact suite à la formation, je propose toujours au moins trois temps dans mes expériences d’apprentissage :
1️⃣ Un temps en amont, à distance
Ce temps prend souvent la forme d’un module asynchrone court (+/- 1 heure) composé de ressources et d’activités. Il a pour fonction de préparer la ou les session(s) en présentiel ainsi que de faire émerger les représentations, les attentes et les réalités des participantes. Je leur propose une première réflexion sur leur sentiment d’efficacité personnelle quant aux compétences à développer, et sur le projet qu’elles souhaitent mener. C’est une manière douce de les embarquer, sans pression, tout en créant de la disponibilité cognitive pour la suite.

2️⃣ Un temps synchrone, en présentiel ou à distance
Ce moment constitue le cœur de l’expérience d’apprentissage : immersion dans le sujet, exploration collective, expérimentations, retours croisés, échanges entre pairs, ajustements... On y vit ce que l’on apprend. On met les mains dans le cambouis.
Le fil rouge reste le projet à développer par chaque participante, inclus dans une scénarisation et une dynamique collective.
La richesse de ce moment tient souvent dans sa diversité : activités individuelles, travail en groupe, cas pratiques, mises en situation, analyse de séquences ou encore prototypage. Ce n’est jamais un moment “descendant”, toujours un espace de co-construction avec toutes les participantes.
3️⃣ Un temps après, pour ancrer et prolonger
Je propose ensuite une boîte à outils – sur laquelle je reviendrai plus bas.
J’offre aussi des espaces de questions-réponses ou des temps de retour collectif différé : laisser plus ou moins deux mois aux participantes après le deuxième temps pour mettre en application ce qu’elles ont décidé lors de la formation, et faire un point d’avancement sur la réalisation de cet objectif.
Ce temps sert à maintenir la dynamique, encourager la mise en œuvre, et surtout éviter que la formation reste une parenthèse. C’est aussi un moment durant lequel on découvre les contraintes institutionnelles, et où on essaie de les dépasser en groupe.
Faire vivre aux participantes les compétences à développer
J’aime commencer une formation en plaçant les participantes dans une posture d’apprenante : elles vivent une situation qu’elles vont devoir analyser, et ensuite adopter une posture de formatrice pour l’envisager sous un autre angle.
Concrètement, j’ai démarré ma récente formation sur l’usage du design thinking pour l’accompagnement pédagogique par une “Learning Experience Design Session” de trois heures. Cela a permis de vivre chaque étape du design thinking dans une posture de participante, d’analyser sa propre expérience et ensuite de réfléchir aux potentiels apports en tant qu’accompagnatrice pédagogique.
Dans le cadre de la formation “Créer une vidéo pédagogique ou marketing (interactive) de A à Z”, le parcours en ligne en amont était composé d’une série de vidéos. À la fin de celui-ci, les participantes ont dû analyser les forces et faiblesses en matière de rédaction pédagogique et de production audiovisuelle de ces différentes vidéos.
En d’autres termes, faire vivre les bonnes (comme les mauvaises pratiques) que vous souhaitez faire (ou non) développer à vos participantes leur permet d’ancrer ces apprentissages. Par exemple, je peux dire : “Si les consignes ne sont pas écrites, il y a toujours un groupe qui demandera à la formatrice de les répéter”. Le vivre en tant que participante vous permet de vous en rendre compte, et de vous positionner en tant que formatrice.
De manière connexe, j’accorde une attention particulière à la cohérence entre ce que je dis… Et ce que je fais vivre. L’isomorphisme consiste à faire en sorte que la forme de la formation incarne les principes pédagogiques qu’on cherche à transmettre.
Autrement dit, on ne parle pas d’intelligence collective, on en fait. On ne montre pas comment activer l’engagement, on propose des situations dans lesquelles l’engagement devient nécessaire, naturel, fluide.
Concrètement :
- Si je parle de pédagogie active, je structure ma formation autour d’activités à vivre, à expérimenter, à analyser ensemble.
- Si je défends la pédagogie par projet, je m’assure que les participantes vivent réellement un projet qui leur appartient, qu’elles peuvent mener de bout en bout.
- Si j’évoque les enjeux d’hybridation, je construis une expérience d’apprentissage hybride – dans son rythme, sa temporalité, ses modalités.
Cela permet une double lecture de la formation : ce que j’apprends et la manière dont je l’apprends deviennent deux sources complémentaires du développement professionnel.
Favoriser la collaboration entre les participantes
Une des ressources les plus puissantes d’une formation ? Les participantes elles-mêmes.
Leurs contextes, leurs idées, leurs doutes, leurs regards.
“On apprend toujours seul, mais jamais sans les autres” écrivait Philippe Carré. Et c’est précisément dans ces interactions entre pairs que se joue une bonne partie de l’apprentissage.
Pourquoi ? Parce que ça bouscule les certitudes, ça déclenche des idées neuves, et ça donne envie de s’impliquer davantage.
- Le regard de l’autre offre une décentration par rapport à son point de vue de départ : la connaissance du point de vue des autres permet de se représenter autrement le problème, d’envisager des solutions plus créatives et adaptées, et d’intégrer des concepts qu’on n’aurait peut-être pas envisagés seule.
- L’échange permet de recueillir des informations ou idées nouvelles : il pousse les personnes à partager leurs connaissances et à exprimer leurs raisonnements, révélant ainsi des concepts, stratégies ou interprétations qu’un seul point de vue n’aurait pas permis de découvrir.
- La collaboration renforce l’implication et la motivation : la dynamique de groupe crée un environnement stimulant où chaque participante souhaite exprimer ses idées, se comparer aux autres et défendre ses points de vue.
Je mobilise donc des démarches de design thinking et d’intelligence collective au sein de mes formations, notamment :
- Des temps d’idéation collective, pour faire émerger des pistes concrètes à partir de situations vécues.
- Des échanges croisés sur l’avancement des projets, où chacune joue tour à tour le rôle de créatrice, de testeuse et de critique bienveillante.
- Des formats d’analyse de cas ou de co-construction, pour résoudre collectivement des problématiques réelles.
J’utilise aussi des outils de facilitation (cartes, canevas, vote, mur de post-it numérique…) pour rendre les contributions visibles, partagées et valorisées.
Mon but est de dépasser la logique “formatrice / formée” et créer un espace d’apprentissage horizontal, où chacune apprend avec et grâce aux autres.
Fournir une boîte à outils en ligne pour prolonger l’expérience
En discutant avec diverses personnes à propos de leur expérience de formation, j’ai découvert un problème récurrent : les supports fournis par les formatrices sont rarement utilisables – et utilisés – dans le contexte professionnel. Ils ont été conçus pour accompagner le développement des compétences, pas pour soutenir une mise en œuvre suite à la formation.
Pour prolonger l’apprentissage, je propose toujours une boîte à outils numérique : un espace utile dans l’action, pas seulement lors de la formation.
On y retrouve :
- Des fiches pratiques et synthétiques (pour retrouver rapidement un concept ou une méthode).
- Des tutoriels pas-à-pas (pour revoir un aspect ou mettre en application).
- Des canevas à dupliquer (pour faciliter la mise en œuvre concrète dans leur contexte)
- Des extraits vidéo, des podcasts, ou des lectures complémentaires.
L’ingrédient secret ? Son organisation : non pas par chapitres de formation, mais par besoins professionnels futurs. Cela permet aux participantes de retrouver facilement ce qui leur sera utile au moment opportun.

Travailler l’expérience apprenante de bout en bout
Une formation commence bien avant son premier module, ou la session en présentiel. Et pour beaucoup de personnes, la manière dont elle est présentée, communiquée et surtout perçue détermine leur niveau d’engagement – avant, pendant et même après une formation.
J’ai donc tendance à soigner l’expérience de bout en bout : donner envie, rassurer, embarquer… Dès le premier contact.
En coordination avec l’organisme commanditaire, je me charge de plusieurs aspects :
- La rédaction du titre, du descriptif et des éventuels supports de communication de la formation – comme récemment, sur la formation que nous avons proposée avec l’IHECS pour laquelle j’ai rapidement élaboré la page de présentation.
- La communication avec les participantes : j’ai plusieurs canevas d’e-mails pré-rédigés qui présentent l’expérience d’apprentissage aux participantes. Ils sont écrits pour susciter un engagement comportemental et affectif – j’ai d’ailleurs souvent plus de 50% de réponses à l’e-mail qui décrit simplement l’expérience d’apprentissage.
- La gestion du matériel, et des surprises pour la formation : des feutres qui glissent bien sur le papier. Des blocs-notes organisés comme des jeux de cartes. Des formats visuels pour clarifier les idées floues. Et du chocolat. Des détails, oui, mais des détails qui comptent.
Parce que tout cela participe à l’expérience apprenante.
Un environnement accueillant, soigné, inspirant envoie un message fort : “Ce que tu vas vivre ici est important, et tu mérites qu’on y ait prêté attention.”
Je crois que ce soin influence aussi la posture d’apprentissage. On ose plus. On s’engage davantage. On prend les activités au sérieux. On se sent considérée.
Et ce souci du détail ne s’arrête pas au matériel. Il s’étend aussi à l’accueil (physique ou en ligne), à la gestion du rythme, aux transitions entre les moments d’apprentissage, aux relances après la formation.
Je m’efforce de créer une expérience cohérente, fluide, humaine, du premier contact jusqu’au dernier point de suivi. C’est à ce prix qu’une formation ne reste pas juste un moment dans le calendrier, mais devient une expérience mémorable et mobilisable.

Ces ingrédients ne suffisent sans doute pas à transformer le monde de la formation. Mais ils offrent des leviers concrets pour faire mieux. Pour faire autrement. Pour former avec justesse, dans des contextes contraints, sans renoncer à l’ambition de faire bouger les lignes.
C’est ce que je cherche à créer aujourd’hui dans mes formations : des expériences utiles, sensibles et ancrées dans le réel. Qui tiennent compte des contraintes, mais qui osent aussi ouvrir des possibles.
Aujourd’hui, je continue à affiner ces approches, à les tester, à les adapter.
Est-ce que ça fonctionne à chaque fois ? Non. Mais c’est justement parce que le terrain est complexe, mouvant, parfois frustrant, qu’il mérite une attention pédagogique soignée.
Alors j’expérimente. J’affine. Je partage.
J’aurais d’ailleurs pu vous parler du volet “évaluation des apprentissages et évaluation de l’impact des formations”, mais ce sera pour une prochaine édition.
Et je serais ravi de savoir ce que vous mettez en place pour avoir de l’impact. Ou au contraire, ce qui vous empêche parfois d’en avoir. Vous pouvez m’écrire en commentaires, en réponse à cette newsletter ou sur LinkedIn.
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Sans être trop autocentré, nous avons quelques heures à rattraper, vous et moi, avec mes 238 jours d’absence. Je vous propose donc 3 ressources – en podcast – que je co-anime ou dans lesquelles j’ai eu l’occasion d’intervenir.
🎧 Journal Club · Le podcast du LXD Lab
Le LXD Lab, c’est l’un de mes nouveaux projets, co-créé avec David Vellut. Il s’agit d’une plateforme indépendante de recherche et d’innovation dédiée à l’ingénierie pédagogique. Ce laboratoire explore la manière dont les méthodes issues du design centré sur les utilisateurs·rices (UX Design) transforment les pratiques de conception pédagogique dans l’enseignement supérieur et la formation professionnelle.
Pour prolonger cette démarche, nous avons lancé un podcast ! Toutes les deux semaines, nous y partageons les avancées de nos travaux et décryptons les coulisses du monde scientifique pour créer un lien direct entre recherche et terrain.

🎧 Être formateur·rice en 2025 : état des lieux du métier, tendances et défis · C’est quand la pause ?
La pause a aussi été longue pour notre podcast C’est quand la pause ?, mais avec Jérôme et Lionel, nous avons repris du service depuis février ! Deux fois par mois, nous vous proposons un moment de réflexion pour explorer les enjeux, tendances et défis du monde de la formation. Dans le dernier épisode, nous avons accueilli Marine Dumoulin et Quentin Declercq pour discuter des mutations du métier de formateur·rice, des nouvelles compétences attendues et des défis concrets du terrain.
J’ai eu la chance d’être interviewé par Valentin Colin dans son podcast “Pros de la Pédago”. Ensemble, nous avons exploré une large palette de sujets : mon parcours académique et professionnel, les coulisses de cette newsletter, ma vision du “design pédagogique systémique”, l’un des projets menés avec le Barreau de Bruxelles, ou encore les secrets du Learning Experience Design Sprint. Un entretien de 87 minutes, riche en partages et en retours d’expérience.