Conçu pour les conditions atmosphériques sur Mars et la Lune, l'équipe vise à ériger un prototype de The Glass sur la surface lunaire d'ici 2050. Crédit photo : Kajima Corporation
Il est prouvé que le fait de rester longtemps dans l’espace peut avoir des conséquences néfastes sur la santé physique et mentale. Le Human Research Program, un programme de la NASA, se penche sur le sujet depuis des années. Pour s’installer durablement sur la Lune, où la gravité est d’environ 1,62 m/s², nous devons recréer certains aspects de l’environnement terrestre. L’établissement d’une base lunaire à gravité artificielle serait l’une des conditions sine qua non pour entamer le processus de colonisation interplanétaire. Du moins, c’est que pense une équipe de chercheurs japonais. La notion de force de gravité est, d’après eux, la condition majeure pour permettre à l’homme de prospérer durablement sur la Lune ou sur Mars.
Un projet ambitieux
Yosuke Yamashiki, professeur au Centre de spatiologie SIC de l’Université de Kyoto, a déclaré que même si les États-Unis et les Émirats arabes unis proposent de construire une colonie sur Mars, le Japon voudrait présenter un projet unique qui garantira la survie de l’homme dans l’espace. L’équipe de chercheurs de l’Université de Kyoto, épaulée par des experts en construction de l’entreprise Kajima Corporation, a travaillé ensemble pour la réalisation d’un concept de base lunaire. Le projet a été présenté à travers une maquette lors d’une conférence qui s’est tenue le 5 juillet dernier. La structure, baptisée « The Glass », ressemble à un cône en verre vertical. Elle réalise un tour complet toutes les 20 secondes et utilise la force centrifuge pour recréer les conditions de gravité aux
quelles notre espèce est habituée.
Prototype d’un complexe spatial. Crédit photo : Kajima Corporation
“Il n’y a pas de stratégie de ce type dans les plans de développement spatial des autres pays (…) Notre plan représente des technologies importantes, cruciales pour garantir que les êtres humains seront en mesure de se déplacer dans l’espace à l’avenir”. Yosuke Yamashiki, chef du centre de spatio humaine SIC de l’université de Kyoto, lors d’une conférence de presse à l’université
Un système de transport inédit
Une végétation complétée par une ressource aquatique a été ajoutée à la construction afin d’imiter la biodiversité terrestre. Quant aux zones habitables, elles seraient soutenues par un système de transport appelé Hexagon Space Track System. Ce dernier génère sa propre gravité pour pouvoir réaliser des voyages entre la Terre, la Lune et Mars. Ainsi, il serait possible de revenir sur Terre à tout moment, ont noté les chercheurs japonais.
“Développer une installation résidentielle à gravité artificielle avec l’Université de Kyoto sera un moment décisif dans la recherche spatiale (…) Nous nous engageons à réaliser le projet afin qu’il soit utile aux êtres humains.” Takuya Ohno, architecte, et chercheur à Kajima
Des études supplémentaires à mener
Selon les chercheurs japonais, il ne faut pas prendre à la légère l’effet de la gravité sur notre corps. En effet, les conditions et les capacités physiques de l’homme ne lui permettent pas de se reproduire ni de se développer normalement en dehors de la Terre. C’est pour cela que des recherches plus approfondies seront menées pour instaurer les meilleures conditions de vie pour cette migration spatiale humaine.
D’après le quotidien japonais Asahi Shimbun, la concrétisation de ce type de projet demandera au moins 100 ans. En tout cas, une version plus simple pourrait voir le jour d’ici 2050. L’équipe de l’Université de Kyoto prévoit notamment de construire deux installations différentes : « Lunar Glass » sur la Lune et « Mars Glass » sur Mars.
“La création d’un environnement avec une gravité semblable à la Terre est la clé pour prospérer dans l’espace.” Crédit photo : Kajima Corporation