Le groupe minier suédois LKAB a annoncé jeudi avoir identifié dans la région de Kiruna, dans le Grand Nord de la Suède, "le plus grand gisement connu" de terres rares d'Europe, qui recèlerait plus d'un million de tonnes de métaux.
Cette découverte est importante à un moment où l'Europe s'inquiète de sa dépendance, en particulier à la Chine, plus gros producteur mondial, pour la fourniture de ces minéraux qui servent notamment à fabriquer les batteries des véhicules électriques et les turbines des éoliennes. "Il s'agit du plus grand gisement connu d'éléments de terres rares dans notre partie du monde, et il pourrait devenir un élément de base important pour la production des matières premières critiques absolument cruciales pour la transition verte", s'est félicité le CEO du groupe public LKAB, Jan Moström, dans un communiqué. "Nous sommes confrontés à un problème de fourniture. Sans mines, il ne peut pas y avoir de véhicules électriques", a-t-il fait valoir.
Selon les estimations préliminaires, le gisement de Kiruna, grande région minière du pays scandinave, contient plus d'"un million de tonnes d'oxydes de terres rares", mais l'entreprise souligne ne pas avoir encore chiffré son ampleur exacte.
"Un long chemin" reste à parcourir avant une mise en exploitation, a prévenu LKAB. "Nous prévoyons qu'il faudra plusieurs années pour étudier le gisement et les conditions d'une exploitation rentable et durable", a indiqué M. Moström.
Une bonne dizaine d'années avant l'exploitation
Interrogé lors d'une conférence de presse sur la date attendue des premiers coups de pioche, il a répondu que cela dépendrait largement de la vitesse d'obtention des permis d'exploitation, en précisant que l'expérience montrait que cela prendrait probablement "entre 10 et 15 ans".
"L'électrification, l'autosuffisance et l'indépendance de l'UE vis-à-vis de la Russie et de la Chine commenceront dans la mine", a de son côté affirmé la vice-Première ministre et ministre de l'Economie et de l'Energie suédoise, Ebba Busch.
Cette annonce a été faite à l'occasion d'une visite d'une délégation de la Commission européenne en Suède, qui occupe la présidente tournante de l'UE depuis le début de l'année. Parmi ses efforts pour enrayer le réchauffement climatique, Bruxelles a acté l'an dernier la fin des ventes de voitures neuves essence et diesel à partir de 2035.