Des semi-conducteurs (image d'illustration). AP - John Minchillo
Avec notre correspondant en Inde, Sébastien Farcis
Pour cela, le gouvernement a lancé un plan d’aide de près de 10 milliards d’euros et les premiers contrats ont été signés pour la construction d’usines.
La compagnie minière indienne Vedanta s’est alliée au Taïwanais Foxconn, spécialisé dans l’électronique. Et cette co-entreprise prévoit d’investir environ 20 milliards d’euros pour produire certains des premiers semi-conducteurs indiens, dans l’État du Gujarat, au nord-ouest du pays. Deux autres sociétés étrangères prévoient d’ouvrir des usines similaires dans le sud du pays.
À chaque fois, les pouvoirs publics offrent des aides financières et structurelles pour assurer la disponibilité de terrain, de l’électricité en continu et de l’eau de qualité, essentiels pour cette industrie de pointe.
Toutefois, pour que celle-ci fleurisse, il faudra aussi investir dans l’innovation, estime Mayank Shrivastava, professeur associé à l’Institut indien des sciences et co-fondateur de Agnit semi-conductors. Car si aujourd’hui, la question est de savoir qui produit, demain, elle sera de savoir qui a accès la technologie de pointe, tels que les semi-conducteurs sans silicium.
Si l’Inde veut donc rester dans la course, elle doit développer ses propres brevets, sinon les étrangers qui inventent cette technologie ne lui donneront pas accès à la technologie et elle ne pourra plus produire de semi-conducteurs dernière génération.
Un autre défi reste à surmonter pour ce pays d’1,38 milliard d’habitants, c’est celui de la main-d’œuvre. Chaque usine requiert près d’un millier d’ingénieurs très qualifiés, l’Inde va donc devoir renforcer ses filières technologiques pour éviter une pénurie dans ce domaine.