Sous-marin en mission voyageant sous l'eau k-222
Un record de vitesse inégalé depuis plus de 50 ans.
[Article déjà publié le 12 octobre 2024]
Alors que la Guerre Froide battait son plein entre le bloc occidental et le bloc soviétique, l’URSS, comme les États-Unis se sont préparés chacun de leur côté à un possible conflit ouvert. En ce sens, le bloc soviétique avait mis au point une arme redoutable, le K-222, le sous-marin le plus rapide de l’histoire. Encore aujourd’hui, aucune armée n’a pu égaler sa vitesse.
Un sous-marin nucléaire d’attaque à la vitesse folle
Mis en service en 1969, soit juste quelques années après la crise de Cuba qui a failli plonger le monde dans un chaos irréversible, le K-222, de la classe Papa était donc un SNA lanceur de missiles de croisière ainsi que de bombes atomiques.
Autrement dit, depuis les eaux, il avait la capacité d’atteindre des cibles situées en mer comme sur terre et de plonger le monde dans le chaos. Une double menace qui se mêlait avec sa caractéristique phare : sa vitesse.
En effet, deux ans après sa mise en service, il établit un record de vitesse qui ne sera jamais battu. Si ses ingénieurs espéraient le voir filer dans l’eau à une vitesse d’environ 38 nœuds (70,37 km/h), ils auront la surprise de voir que le K-222 avait été flashé à 44,7 nœuds, soit une vitesse de 82,78 km/h.
Un atout certain pour opérer en mer rapidement. Cependant, sa vitesse est ce qui a conduit à sa perte.
La fin du K-222
Aujourd’hui, le K-222 n’est plus utilisé et a été démantelé à cause de nombreux soucis. En effet, comme le rapporte IFLScience, sa vitesse très élevée entraînait des défauts structurels même sur le sous-marin et surtout, produisait un bruit de près de 100 décibels (dB), à l’intérieur de l’habitacle.
Autrement dit, à pleine vitesse, les sous-mariniers expérimentaient, en continu, un son équivalent à un concert, un passage d’un train ou même un marteau-piqueur. Un bruit difficilement supportable par l’oreille humaine pendant de longues périodes puisque d’après l’échelle des décibels on considère les bruits comme dangereux entre 80 et 100 décibels et douloureux entre 100 et 130 dB.
Mais ce qui causa la fin du K-222 n’est pas son bruit. En effet, ce qui causa l’arrêt de l’utilisation du sous-marin est dû à un événement lors d’une maintenance du réacteur. Le 30 septembre 1980, un non-respect des procédures entraîna une mise en route incontrôlée du réacteur ce qui endommagea son cœur.
Il sera retiré du service en 1988 et démantelé en 2010. L’appareil mesurait 106,6 mètres de long et pouvait accueillir un équipage de 82 hommes.
Quelle est la vitesse moyenne d’un sous-marin nucléaire ?
Si le K-222 est resté dans l’Histoire comme le sous-marin le plus rapide, les conséquences liées à sa vitesse ont permis aux autres nations de tirer des enseignements quant à la construction de leurs bâtiments.
Et aujourd’hui, on préfèrera toujours un sous-marin silencieux à un sous-marin rapide mais bruyant. Le but étant de rester indétectable de tous.
De manière générale, les sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) sont des bâtiments qui filent dans l’eau à une vitesse moyenne de 25 nœuds, soit 46,3 km/h. Mais en 1997, six ans après la fin de la Guerre Froide, les États-Unis ont mis en service l’USS Seawolf. Ce dernier, un SNA et porte-étendard de sa classe était capable d’atteindre une vitesse évaluée à 35 nœuds soit 64 km/h.
Comparée au K-222, cette vitesse ne l’a pas empêché d’être retiré du service prématurément puisqu’il est actuellement toujours aux mains de l’US Navy.
Source : IFLScience