La Russie n'exporterait en 2022/23 que 36 Mt de céréales, sur un potentiel attendu à 40 Mt (©Pixabay)
« Nos stocks sont d'environ 20 % plus élevés que l'an dernier. Au lieu d'approvisionner le marché mondial, on reconstitue nos stocks », a indiqué M. Zlotchevski, citant l'agence statistique Rosstat.
« Nous ne réduisons, ni ne limitons en aucune façon nos livraisons » à l'étranger, a-t-il indiqué, précisant néanmoins que le potentiel d'exportation de blé « est d'environ 40 millions de tonnes, et nous en exporterons 36 millions jusqu'à la fin de la saison ».
« L'hystérie informationnelle sur la famine à venir ne contribue qu'à faire monter les prix », a-t-il ajouté, assurant qu'« il n'y a pas de réelles menaces pour la sécurité alimentaire ». « Lorsque l'hystérie sera terminée (...) les prix s'effondreront », a-t-il prédit.
Il a indiqué que la récolte en Russie, cette année, pourrait s'approcher davantage de 120 millions de tonnes de céréales (dont 80 millions de tonnes de blé) que des 130 millions prévus par le ministère de l'Agriculture, alors que Vladimir Poutine avait laissé entendre que la récolte pourrait battre un record historique en 2022.
Concernant le blé russe, « nous n'effectuons pas du tout de transit à travers les pays européens », a-t-il déclaré.
« Nous avons des flux de transit très puissants à travers la Turquie et l'Iran, ils (ne sont pas affectés). Et l'Iran est arrivé cette saison en deuxième position en termes d'achats, derrière la Turquie. Même devant l'Égypte, qui a été pendant de nombreuses années le leader en termes d'achat de céréales russes » a-t-il affirmé.
Le conflit en Ukraine a mis à mal l'équilibre alimentaire mondial, laissant craindre une crise qui affectera tout particulièrement les pays les plus pauvres.
L'Ukraine, gros exportateur de céréales, notamment de maïs et de blé, voit sa production bloquée du fait des combats.
Pour sa part, la Russie, autre puissance céréalière, ne peut vendre sa production et ses engrais en raison des sanctions occidentales touchant les secteurs financiers et logistiques. Les deux pays produisent un tiers du blé mondial.
Les réserves de blé russes risquent d'encore augmenter : lundi, Kirill Stremooussov, un responsable de la région de Kherson nommé par Moscou, a indiqué que du blé de cette région ukrainienne conquise par le Kremlin serait vendu à la Russie et envoyé via la Crimée.
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