La société d'ingénierie belge Tractebel a été sélectionnée par la Commission européenne pour diriger le projet PULSAR. Grâce au projet PULSAR, la Commission européenne envisage d’explorer les possibilités et les perspectives prometteuses de la technologie nucléaire dans l'espace. L’objectif est de propulser les fusées et fournir de l'énergie ainsi que de la chaleur à bord des vaisseaux spatiaux, aux endroits où le soleil n'est pas disponible. Un des rêves de l’ESA serait également de mettre en place une base permanente sur la lune, le « Moon Village », où la technologie nucléaire serait également un maillon essentiel du succès de cette mission.
L’exploration spatiale n'est pas un territoire inconnu pour Tractebel. Au début de cette année, le bureau d'études belge avait déjà été sélectionné par l'Agence spatiale européenne (ESA) pour étudier la faisabilité de la production de plutonium 238 (Pu-238) sur le sol européen pour des applications spatiales. Ce n'est pas le cas actuellement, et la dépendance actuelle de l'Europe vis-à-vis des autres continents constitue un obstacle majeur au développement d'un programme spatial véritablement européen.
PULSAR : la technologie nucléaire pour l'espace
Le nouveau programme PULSAR est une nouvelle étape importante permettant à l'Europe de devenir un acteur mondial autonome dans l'espace. Avec PULSAR, la Commission européenne veut explorer la contribution importante que la technologie nucléaire peut apporter à son programme spatial.
Une source d'énergie fiable et stable est essentielle pour assurer le succès d'une mission spatiale. Non seulement au moment du lancement (pour la propulsion des fusées), mais surtout pendant les longues missions spatiales, il est essentiel pour les astronautes de disposer à tout moment d'une source d'énergie fiable pour fournir du courant et de la chaleur. C'est certainement le cas pour tous les endroits de l'espace où il y a trop peu de soleil pour produire de l'énergie par le biais de l'énergie solaire. La désintégration radioactive naturelle du plutonium dégage de la chaleur, qui peut être convertie en électricité et utilisée comme source de chaleur (l'espace est très froid). En bref, la technologie nucléaire est essentielle également dans l'espace.
Une collaboration entre les meilleurs experts européens
Le projet PULSAR, dirigé par Tractebel, réunit les meilleurs ingénieurs et experts en technologie spatiale et nucléaire d'Europe et issus de différentes organisations : que ce soit le Joint Research Center (JRC) de la Commission européenne, le Centre d’étude belge SCK CEN, le CEA en France, INCOTEC, ArianeGroup, Airbus Defense and Space, l'Université de Bourgogne Franche-Comté ou encore Arttic. Le financement est quant à lui assuré par le programme de recherche et de formation d'Euratom, qui fait partie de la Commission européenne.
Le nucléaire dans l'espace, le prochain chapitre
La technologie nucléaire dans l'espace n'est pas nouvelle. Cela fait déjà 60 ans que les organisations spatiales s'appuient sur la technologie nucléaire pour alimenter les sondes spatiales. La mission Apollo 11 avait déjà la technologie nucléaire à bord. Plus récemment, avec les missions Voyager ou les robots spatiaux sur la planète Mars, la technologie nucléaire a été essentielle que ce d-soit pour l'énergie, la chaleur ou pour transmettre les informations essentielles à la terre.
Alors pourquoi un programme de recherche innovant comme PULSAR est-il nécessaire ? La génération actuelle de générateurs radioactifs a un rendement de conversion trop faible. En clair, ils ne fournissent pas assez d'énergie par rapport à leur poids pour être suffisamment efficaces. Leur poids et leur volume importants limitent la quantité d'autres équipements pouvant être embarqués et constituent un obstacle. Le nouveau projet PULSAR vise à résoudre ce problème, en augmentant l'efficacité et le rendement des batteries au plutonium et en amenant leur production en Europe.
Simulation du « Moon Village » de l'ESA. Le projet PULSAR contribue à l'indépendance énergétique de l'Europe dans l'espace.
Let’s dream big
Mais l’histoire ne s'arrête pas là, puisque cette technologie peut également être utilisée pour de nombreuses autres applications. L'Agence spatiale européenne (ESA) rêve depuis longtemps d'une base permanente sur la lune, le "Moon Village". La batterie au plutonium de Tractebel et de PULSAR pourrait tout à fait répondre à ce besoin. Mieux que cela et plus près de nous, ici sur terre, la technologie pourrait également être utilisée pour de nombreuses applications. Par exemple, dans des environnements techniquement difficiles, comme pour l'élimination géologique profonde, dans les profondeurs des fonds marins, ou dans des endroits isolés comme les mines.