Les premières coulées de béton ont été lancées lundi sur le chantier. Au nord de Hong Kong, dans la province de Guangdong, la Chine a amorcé la construction de la future centrale nucléaire de Lufeng, la première depuis le début de l’année. Le réacteur n° 1 commence à se dessiner sous les échafaudages. La centrale en accueillera six en tout, d’après China Daily.
Des réacteurs de troisième génération
Le réacteur n° 1 de la centrale de Lufeng est un réacteur de troisième génération CAP100, rapporte Interesting Engineering. Il s’agit d’une version de réacteurs à eau pressurisée, c’est-à-dire qui utilisent l’eau comme fluide de refroidissement. Inspiré du Westinghouse AP100, un réacteur américain, il a été développé par l'Institut de recherche et de conception en ingénierie nucléaire de Shanghai pour être plus sûr et plus efficace que les anciens designs.
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Mais qu'en est-il des autres réacteurs ? En 2014, la Commission nationale de développement et de la réforme de la Chine approuvait la construction de quatre réacteurs CAP100. Pourtant, ce n’est qu’en août 2023 que l’État chinois a donné son accord pour la construction des unités 1 et 2 au modèle CAP 100. Les unités 3 et 4 attendent toujours l’approbation finale. Quant aux réacteurs 5 et 6, ils sont déjà en construction et utiliseront la technologie de troisième génération Hualong One conçue par la Chine.
La Chine vers la neutralité carbone ?
Une fois pleinement opérationnelle, la centrale nucléaire de Lufeng devrait produire environ 52 milliards de kilowattheures (kWh) d'électricité par an. Cette production devrait permettre d'économiser environ 15,77 millions de tonnes métriques de charbon standard par an, relève Interesting Engineering. Effectivement, ce projet titanesque s’inscrit dans la volonté de la Chine de devenir un leader mondial des énergies propres. D'ici fin 2025, la capacité nucléaire totale de la Chine devrait atteindre 65 gigawatts (GW), renforçant sa position de leader mondial dans le développement de l'énergie nucléaire.
Selon la China General Nuclear Power Corporation (CGN), à travers cette approche la Chine espère réduire sa dépendance aux énergies fossiles et atteindre ses objectifs de neutralité carbone. La centrale de Lufeng devrait permettre au pays de réduire ses émissions de dioxyde de carbone d’environ 42,69 millions de tonnes par an.
Pourtant, la Chine par de loin. En 2023, le pays atteignait encore des records de production de charbon : 4,7 milliards de tonnes en un an. Les experts s'accordent cependant à dire que les immenses efforts déployés depuis, devraient permettre à la Chine de tourner la page du charbon, rapporte La Tribune. D'après un rapport publié en novembre dernier par le Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA) et l'International Society for Energy Transition Studies (ISETS), les permis de construire accordés aux centrales à charbon aurait chuté de 83 % au cours du premier semestre 2024.
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