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Perspectives critiques sur les promesses de la « Troisième révolution industrielle »
En 2019, la Commission européenne a adopté le « Green Deal ». Il fixe le cadre d’une transformation de l’économie européenne vouée à devenir durable. Cette mutation repose sur plusieurs types de technologies parmi lesquelles le numérique joue un rôle central : « Les technologies numériques s’avèrent d’une importance cruciale pour atteindre les objectifs fixés par Green Deal en matière de développement durable, et ce dans une grande variété de secteurs. La Commission étudiera des mesures visant à faire en sorte que les technologies numériques, telles que l’intelligence artificielle, la 5G, le « cloud computing », le traitement des données à la périphérie («edge computing») et l’internet des objets, puissent accélérer et optimiser l’impact des politiques de lutte contre le changement climatique et de protection de l’environnement. » (Commission européenne, 2019 : 10).
La transition écologique définie par la Commission se développe dans un environnement à haute intensité technologique dont le fonctionnement est étroitement lié à une infrastructure numérique. Pour certains analystes comme Jeremy Rifkin, ces mutations s’apparentent à une Troisième Révolution industrielle car cette nouvelle économie basée sur l’électricité, l’Internet et les nouvelles formes de mobilités électriques et autonomes est amenée à supplanter l’économie de la deuxième révolution industrielle basée sur le pétrole, le téléphone et l’automobile individuelle à moteur thermique.
Ce Futurama poursuit la réflexion entamée en novembre 2020 autour de la transition écologique en Wallonie. Il visera à proposer une réflexion critique sur les liens étroits entre transition écologique et transition numérique qu’assument les politiques européennes dans la façon dont elles fixent le cadre des mutations économiques à venir, cadre dans lequel une région comme la Wallonie doit aujourd’hui s’inscrire. L’impact environnemental de la mobilisation des technologies numériques sera-t-il compensé par les bénéfices attendus, notamment en matière d’économie d’énergie ? Ces mutations extrêmement complexes sont-elles gouvernables ? Comment les financer ? Une nouvelle forme de keynésianisme est-elle occupée à émerger pour faire face à la crise climatique ? Les forces de marché pourront-elles répondre de façon satisfaisante aux contraintes générées par ces changements ? Que feront-elles de leurs actifs bloqués par cette mutation ? Quelles conceptions de l’être humain et du politique ces transformations économiques et technologiques véhiculent-elles ? Ce monde promis par l’alliance entre les technologies, l’environnement et l’économie sera peut-être « soutenable », mais est-il pour autant « souhaitable » ?
Programme
- 14h00-14h05 : Le Futurama : le rendez-vous de la prospective à l’IWEPS – Sébastien Brunet (IWEPS)
- 14h05-14h20 : Introduction : Transition « high tech » et transition « low tech », quels enjeux ? – Vincent Calay (IWEPS) (télécharger la présentation)
- 14h20-14h40 : Digital et Environnement : où en est la Wallonie ? – Djida Bounazef (Agence du Numérique) (télécharger la présentation)
- 14h40-15h00 : Quand une région s’engage dans la Troisième Révolution industrielle, le cas des Hauts de France – Michaël Verdier (Chambre du commerce et de l’industrie des Hauts de France) (télécharger la présentation)
- 15h00-15h20 : Les enjeux énergétiques et de consommation de matières premières d’une transition fondée sur le déploiement technologique – David Bol (Université Catholique de Louvain) (télécharger la présentation)
- 15h20-15h40 : Les enjeux politiques et sociaux d’une transition high tech – Grégoire Wallenborn (Université Libre de Bruxelles) (télécharger la présentation)
- 15h40-16h00 : Conclusions et mise en perspective – Olivier Petit (Université d’Artois et Université de Lille)
- 16h00-16h30 : Débat