Installation de panneaux photovoltaïques dans une ferme solaire de l’entreprise JPEE, à Pessac (Gironde), le 15 novembre 2022.
La France ne devrait pas atteindre les objectifs qu’elle s’était fixés pour le déploiement des énergies renouvelables électriques sur la période 2019-2023, selon le Baromètre annuel Observ’ER. Pour l’éolien terrestre, l’objectif officiel de 24,1 gigawatts (GW) de capacités installées établi pour la fin de 2023 restera hors de portée, le pays parvenant à peine à 20 GW à la fin de septembre 2022, selon ce baromètre publié mardi.
Sur cette énergie, « la progression actuelle n’est pas en phase avec le rythme demandé par la programmation pluriannuelle de l’énergie » sur la période 2019-2023, insiste l’étude réalisée en partenariat avec la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), chargée de la transition écologique.
« Prise de conscience »
Pour remplir ses objectifs, la France devrait raccorder « près de 4 GW de puissance supplémentaire en 2023 », un niveau qui semble « hors de portée de la filière française », ajoute le baromètre. Le secteur n’aura jamais atteint 2 GW de puissance supplémentaire annuelle, note le bilan, qui évoque les obstacles administratifs, le manque d’espace foncier, ou encore « l’acceptabilité » des nouveaux projets par la population.
Du côté du photovoltaïque, malgré un rythme de croissance accru depuis 2021 et un « relèvement partiellement confirmé en 2022 (…), le secteur n’est toujours pas dans la bonne trajectoire », ajoute Observ’ER, qui se base, entre autres, sur les données d’Enedis et d’EDF. En septembre 2022, la France comptait ainsi 15,8 GW de capacités installées en champs photovoltaïques, alors qu’elle doit atteindre 20,1 GW à la fin de 2023. Au rythme actuel, le parc national ne devrait compter que 19 GW à la fin de l’année, loin de la trajectoire souhaitable pour parvenir à l’objectif fixé pour 2028 (entre 35 GW et 44 GW).
« La crise de l’approvisionnement en électricité, exacerbée par le conflit à l’est de l’Europe, a révélé une prise de conscience générale du besoin d’indépendance énergétique nationale », insiste Pascal Sokoloff, directeur général de la FNCCR, pour qui cette nouvelle édition de l’Observatoire démontre « néanmoins une fois encore le fossé entre les ambitions affichées, les déclarations et la réalité du terrain ».
Ce constat est fait au moment où le Parlement débat d’une loi d’accélération des procédures administratives pour faciliter le déploiement des énergies renouvelables, accueillie fraîchement par les acteurs du secteur.