La loi dite de Brandolini ou leprincipe d'asymétrie des baratins1 est l’aphorisme selon lequel « la quantité d'énergie nécessaire pour réfuter des sottises […] est supérieure d'un ordre de grandeur à celle nécessaire pour les produire »23. Ainsi, s'il est facile de créer une fausse information, sur le fond et la forme, en quelques minutes, il faudra probablement plusieurs heures pour démonter chaque point et montrer la fausseté de l'ensemble.
Ce principe critique la technique de propagande qui consiste à diffuser de l'infox en masse, afin d'exploiter la crédulité d'un certain public en faisant appel à son système de pensée rapide, instinctif et émotionnel4.
Bullshit asymmetry principle56, puis rendu célèbre, après la publication sur Twitter d'une photo montrant une diapositive d'une présentation effectuée par Brandolini lors de la conférence XP2014 organisée par l'Agile Alliance, le 30 mai 20147.
Il est à noter qu'une idée similaire avait déjà été mise en lumière par Jean-Jacques Rousseau dans sa réponse au roi de Pologne : « C’est une chose bien commode que la critique ; car où l’on attaqua avec un mot, il faut des pages pour se défendre8. »
Il ressort de cet aphorisme que la désinformation a un avantage important sur la vérité, car rétablir la vérité est particulièrement coûteux en temps et en énergie3.
Ce principe est l'une des raisons pour lesquelles il ne faut pas renverser la charge de la preuve[réf. nécessaire]. En science et en droit, notamment, la charge de la preuve revient toujours à celui qui affirme, sinon n'importe qui peut affirmer n'importe quoi sans la moindre preuve.
Le phénomène est amplifié par le développement des réseaux sociaux. La démarche initiale est le sensationnalisme : « Baratins et racontars, souvent alarmistes et complotistes, ont le vent en poupe, à la faveur des médias sociaux qui diffusent avec d'autant plus de célérité les informations que celles-ci paraissent choquantes, ou aller à contre-courant des conventions3. » Il touche notamment la communauté scientifique qui n'a pas les moyens de combattre tous « les mensonges et les inexactitudes » diffusés sur le web mais devrait, selon le biologiste Phil Williamson, exploiter la puissance d'internet pour créer des systèmes de notation modérée s'appliquant à des sites web qui prétendent apporter des informations scientifiques9.
La technique rhétorique dénoncée par la loi de Brandolini s'apparente au « millefeuille argumentatif »10 (parfois appelé « Gish gallop » aux États-Unis, une expression de l'anthropologue Eugenie Scott pour fustiger la rhétorique du créationniste Duane Gish1112), « une technique de débat qui consiste à noyer son adversaire sous un déluge d’arguments inconsistants2 ».