ChatGPT a fait sensation par sa capacité à dialoguer de façon naturelle avec des humains. (Shutterstock)
Après le séisme ChatGPT , OpenAI vient de lancer GPT4, son modèle de langage nouvelle génération. Ses capacités surpassent celles du modèle précédent, promet l'entreprise située à San Francisco. ChatGPT, publié fin novembre dernier et basé sur GPT3.5, a fait sensation par sa capacité à dialoguer de façon naturelle avec des humains.
En ouvrant ChatGPT au public, la start-up a bénéficié de précieux retours d'expérience, qui l'ont aidé à concevoir le nouveau modèle. OpenAI assure notamment que le nouveau chatbot est moins susceptible d'être manipulé par des utilisateurs cherchant à lui faire recracher des informations dangereuses, telle que la recette pour fabriquer un cocktail Molotov par exemple.
« Selon nos évaluations internes, les réponses de GPT4 ont 40 % de moins de chance de contenir des erreurs factuelles que celles de GPT3.5 », le modèle sur lequel était basé ChatGPT, assure par ailleurs l'entreprise californienne. Les larges modèles de langage - dont ceux d'OpenAI, mais aussi de Google ou de Facebook - ont tendance à inventer des faits lorsqu'ils ne connaissent pas la réponse à une question. GPT4 doit encore faire ses preuves sur ce plan.
La Story
IA : la révolution ChatGPT
January 16, 2023
24 min
Listen later
Reçu au barreau
Disponible via ChatGPT pour les abonnés à 20 dollars par mois et sous la forme de flux de données (API), ce nouveau modèle a appris à être plus précis. Il répond correctement à des questions pour lesquels son ancêtre GPT3.5 n'avait pas de réponse satisfaisante. Le chercheur en IA Chris Nicholson lui a par exemple demandé d'élaborer une méthode basique pour apprendre l'espagnol. Le résultat avec le nouveau chatbot était bien meilleur qu'avec le précédent, selon lui.
Il a aussi acquis de nouvelles capacités, comme celle d'analyser des images et d'en tirer des conclusions. OpenAI explique par exemple qu'il sera possible d'envoyer une image de son réfrigérateur plein à l'intelligence artificielle et de lui demander d'écrire un menu qui permette d'utiliser tous les ingrédients. Une start-up, Be My Eyes, compte s'en servir pour aider des personnes mal voyantes à visualiser le contenu d'une image.
Lire aussi :
DECRYPTAGE - ChatGPT : plongée dans les entrailles du chatbot qui bouleverse la tech
IA : le succès de ChatGPT donne de l'appétit aux investisseurs
Selon un rapport publié par OpenAI , l'intelligence artificielle obtient des résultats impressionnants à plusieurs examens, dont l'examen d'entrée au barreau (LSAT aux Etats-Unis) ou bien celui qui permet d'intégrer les prestigieuses universités de l'Ivy League, situées sur la côte Est. « Par exemple, à un examen simulé du barreau, GPT-4 parvient à se classer parmi les meilleurs 10 % d'étudiants. GPT3.5, quant à lui, faisait partie des 10 % les moins bons », écrit l'entreprise.
Fin de la transparence
A ses origines, OpenAI était une fondation, qui voulait se consacrer à la recherche en intelligence artificielle dans le but d'en faire bénéficier « toute l'humanité ». Mérite-t-elle encore son nom ? « Etant donné l'environnement concurrentiel et les implications d'un modèle de grande taille tel que GPT-4, ce rapport ne contient aucun autre détail sur l'architecture (dont la taille du modèle), le hardware employé, la puissance de calcul, la construction de la base de données, la méthode utilisée pour l'entraînement, etc. », assume l'entreprise.
Lire aussi :
ChatGPT vs Google : la guerre des moteurs de recherche est lancée
Nous avons testé ChatGPT pour écrire nos articles grâce à l'intelligence artificielle
Microsoft, qui a investi 1 milliard de dollars dans OpenAI en 2019, avant d'annoncer un nouvel investissement de plusieurs milliards fin janvier, compte de plus en plus sur l'IA pour améliorer ses services. Il a d'ores et déjà annoncé que son moteur de recherche, le « nouveau Bing », intégrerait GPT-4. Ce dernier est disponible à un nombre limité de personnes pour l'instant, dont des journalistes et des analystes.
Lire aussi :
PORTRAIT - Qui est Open AI, le laboratoire derrière l'intelligence artificielle star ChatGPT ?
La guerre de l'intelligence artificielle s'est accentuée ces derniers mois. A la suite d'OpenAI et de Microsoft, Google a dévoilé Bard , un chatbot qu'il devrait intégrer à son moteur de recherche dans les prochains mois, malgré des débuts chahutés . Les start-up du secteur lèvent de plus en plus d'argent et pourraient, un jour, concurrencer les géants de la tech.